L’éducation approximative par Agnès Labbé

Agnès Labbé est mère de 4 enfants et auteure du blog du même nom (www.quatreenfants.com.). Son livre « l’éducation approximative » jette un joli pavé dans la marre de l’éducation positive, mais toujours avec humour et bienveillance…

La vraie vie

Jeune mère innocente et zélée, Agnès a voulu appliquer à la maison les principes de la sacro-sainte parentalité positive… Mais elle s’est vite rendu compte qu’entre la théorie et la pratique, il y avait comme un fossé. Avec 4 enfants âgés de 4 à 11 ans, dont des jumeaux et un job bien prenant dans la com, le challenge s’est avéré compliqué !

Au lieu de s’acharner et de laisser Madame la Culpabilité s’inviter dans son foyer, elle a choisi une approche pragmatique, baptisée « l’éducation approximative ».

Les principes fondateurs de l’éducation approximative

Si cette appellation respire l’humilité et la drôlerie, elle témoigne aussi d’une réflexion sur l’éducation moderne, les injonctions sociétales et les questionnements de la working mum.

Mais, au fait, c’est quoi l’éducation approximative ?

« C’est une méthode qui consiste à élever son petit le mieux possible en tenant compte de l’état mental du parent au moment de l’action avec un objectif final précis : accompagner l’enfant à devenir un adulte bien dans ses claquettes, responsable et respectueux de l’autre »

Une méthode qui nous veut du bien donc, mais qui ne nous désengage pas pour autant de notre rôle de parents.

En quoi diffère-t-elle de l’éducation positive ?

L’éducation approximative tient tout simplement compte du parent. Elle ne laisse pas ses besoins et ses désirs disparaître derrière ceux de l’enfant. Son niveau de fatigue, son degré de patience sont systématiquement pris en considération. Le parent approximatif a le droit de régulièrement se tromper SANS CULPABILISER, car il est humain.  Il n’est jamais mis en situation d’échec, il a raison, même quand il a tort parce que c’est lui LE PARENT.

Mais l’éducation approximative partage aussi un certain nombre de principes avec l’éducation positive : elle exclut toute violence physique ou verbale, refuse l’autorité bête et méchante et invite le parent à remplir le réservoir d’amour et de confiance de ses enfants.

Forte de son expérience de 10 ans de maternité intensive, Agnès a acquis certaines certitudes qui constituent les bases de l’éducation alternative, dont elle nous fait part avec humour. Selon elle,

  • Un enfant a besoin de preuve d’amour au kilomètre, d’être valorisé sans cesse afin qu’il ait confiance en lui et de coquillettes :-)
  • Un parent a besoin de savoir qu’il a droit de ne pas être à la hauteur, de s’autoriser à refuser la culpabilité et d’apéros réguliers :-)

L’éducation approximative en pratique

Au fil des pages Agnès propose des solutions pragmatiques aux grands challenges éducatifs auxquels doit faire face tout parent. Elle nous divulgue des astuces et des conseils qui sentent bon le vécu ! Et elle illustre le tout de cas pratiques, directement issus de son quotidien de maman expérimentée.

Elle ne manque jamais de nous rappeler deux points essentiels : le parent ne culpabilise pas et le parent décide !

Voici quelques morceaux choisis.

Le chapitre sur l’alimentation nous rappelle, par exemple, que la mère approximative aura raison qu’elle choisisse l’allaitement ou le biberon parce que ce choix ne regarde et qu’elle a le droit de ne pas mettre en pratique la DME (diversification menée par l’enfant) si elle la considère trop contraignante et potentiellement dangereuse pour son tapis beige clair :-).

La problématique du sommeil est traitée du point de vue du bébé mais également du parent. S’il est préférable de ne pas laisser son nourrisson hurler, la culpabilité ne doit pas accabler le parent approximatif qui, ivre de fatigue, laisse parfois pleurer son bébé. Quant au rituel du coucher, il est de préférence court et efficace : le parent n’éprouve aucun état d’âme à refuser une troisième histoire surtout si il rêve de poser ses fesses devant une série sur Netflix !

éducation approximative

Face aux crises à répétition de l’enfant âgé de 2 à 6 ans, il nous est conseillé de ne pas rentrer dans d’interminables négociations. Même scénario pour faire appliquer une règle : il n’est pas nécessaire de la justifier systématiquement. En tant que parent, nous savons ce qui est bon pour nos enfants.

éducation approximative

Quant à la conciliation vie privée / vie perso, elle ne doit en aucun cas faire la part belle à la culpabilité. Là encore, c’est le libre-arbitre qui prévaut. Toutes les options sont les bonnes tant que c’est le choix assumé du parent.

éducation approximative

Mon ressenti

J’ai beaucoup ri à la lecture de l’éducation approximative :-)
Il m’est arrivé d’être totalement d’accord… et parfois moins ! Un exemple : quand j’ai tort, il me semble essentiel de m’excuser auprès de mon enfant, ne serait-ce que pour lui donner l’exemple. Descendre ponctuellement de mon pied d’estale de parent ne me fait pas peur car il ne fragilise pas pour autant mon autorité… Donc, je n’adhère pas forcement à la théorie selon laquelle  » le parent a raison, même quand il a tort ».

J’ai apprécié de me sentir  bousculée dans mes principes de mère poule tendance culpabilisante ! Amatrice de la négo, du double faux choix et d’autres techniques éprouvées (et parfois éprouvantes, avouons-le !) de l’éducation positive, je me suis surprise à me dire « Ah ouais, quand même, elle est gonflée sur ce coup là « , « Oh non, je ne ferais jamais ça ! », « Quoi, Carrément ? » …  Et pourtant, en renfermant cet ouvrage – dévoré en 3 soirées –  je me suis dis que je gagnerais à être un chouille plus détendue du chignon moi aussi, parce que l’approximation, ça a du bon :-).

Merci Agnès pour ce livre qui fait souffler un bon vent de liberté sur la parentalité à l’heure où les injonctions sociétales à la mère parfaite n’ont jamais été aussi fortes !

l'éducation approximative

Et vous, vous l’avez lu l’éducation approximative ? Qu’en avez-vous pensé ?

Auteur : Anne-Lise Pernotte

Anne-Lise Pernotte est rédactrice en chef de cotebebe.fr et free-lance dans le digital. Passionnée par le web, l'écriture et l'univers de la petite enfance, elle souhaite apporter un accompagnement bienveillant et éclairé aux futurs et jeunes parents. Elle est aussi l'auteure du premier livre feelgood dédié à la parentalité tardive "avoir un enfant à 40 ans (ou presque)"

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