Y voir clair au sujet des vaccins pour mon bébé en 2017

En France, un certain de nombre de vaccins sont dits obligatoires et d’autres recommandés: quelle est la différence?

Les 3 vaccins obligatoires sont ceux qui protègent contre la Diphtérie, le Tétanos et la Poliomyélite.

En Europe, seules l’Italie et la France conservent encore des vaccins obligatoires. Et pourtant dans les autres pays, pour certains vaccins « recommandés » et donc non obligatoires, la couverture peut atteindre 95% pour l’ensemble des vaccins. Chaque pays a donc ses propres « lois » en la matière, ce qui montre que des progrès sont encore à faire en terme d’homogénéité à l’échelle de l’Europe.  Il n’est pas impossible que la législation évolue dans le même sens en France dans les années à venir : mieux vaut inciter en expliquant que rendre obligatoire qui a un côté un peu « déresponsabilisant ».

Les mentalités étant différentes entre un Britannique, un allemand et un français, on peut comprendre que la question des vaccins soit abordée, pour ne pas dire ressentie de manière différente d’un pays à l’autre. Le vaccin contre l’hépatite B en est un exemple: il n’a suscité aucun débat en Allemagne par exemple.

La tendance désormais est de parler de vaccins « recommandés », afin de faire prendre conscience aux parents de quels types de vaccins on parle et à quoi ils servent. Plutôt que de venir en consultation et laisser faire les vaccins par le médecin en confiance aveugle sans souvent savoir de quoi il s’agit. Il est important que nous pédiatres, prenions le temps nécessaire pour expliquer aux parents ce que nous allons faire à leur enfant.

Cependant si vous avez l’impression que vos questions agacent votre médecin, pourquoi alors ne pas en changer ?

Les principaux vaccins :

  • la poliomyélite: c’est une maladie virale pour laquelle il n’existe pas de traitement et qui peut provoquer d’importantes séquelles au niveau des muscles, avec des paralysies. On peut être contaminé facilement par de l’eau ou des aliments porteurs du virus. Il existe un vaccin séparé si un rappel est nécessaire, sinon il est associé souvent à d’autres maladies. Ce vaccin est vivement recommandé.
  • le tétanos: ici, c’est une bactérie qui vit sous forme de spores sous une couche fine de terre (à l’abri de l’oxygène). On peut donc le contracter lors d’une blessure souillée de terre. Il faut donc être prudent et se faire vacciner. Sinon le risque de mourir asphyxié par paralysie des muscles respiratoires guette.
  • la diphtérie: là aussi, elle est due à une bactérie transmise par les gouttelettes de salive par un sujet porteur. C’est très contagieux. Ça peut commencer par une angine, mais mal se terminer par des paralysies, une obstruction de la respiration. Il est vivement recommandé de vacciner.
  • l’haemophilus influenzae type b: là aussi c’est une bactérie qui peut provoquer des pneumonies graves, des méningites purulentes. Si un traitement est entrepris très tôt, on peut éviter une issue fatale, mais pas toujours. Le vaccin est bien entré dans les habitudes et bien accepté. Surtout si votre enfant va en crèche.
  • le pneumocoque: c’est une bactérie responsable d’infections respiratoires, d’otites, de pneumonies et parfois de méningites. Il se contracte facilement dans les crèches.Deux vaccins existent et protègent contre 13 ou 26 valences (types) de ce pneumocoque. C’est un vaccin bien toléré, il ne faut pas en priver votre enfant.
  • la coqueluche: également due à une bactérie, qui se transmet lors de la toux. Après des épisodes de toux incessants, elle peut s’aggraver vers une atteinte neurologique et provoquer la mort par asphyxie. Le vaccin est ici aussi vivement recommandé.
  • l’hépatite B: cette maladie ne se transmet pas uniquement par les relations sexuelles ou par les seringues, mais aussi par la salive. C’est une maladie due à un virus (il existe d’autres hépatites virales: de A à G). Elle peut toucher aussi les enfants, mais surtout les adultes jeunes, d’où l’intérêt de vacciner jeune. Car on sait qu’un adolescent est plus difficile à vacciner et un étudiant aussi (il n’y pense pas). Chez eux, le risque est le plus grave évoluant plus souvent vers une cirrhose ou un cancer du foie. Une polémique a existé dans les années 90 sur le lien entre le vaccin contre l’hépatite B et l’apparition d’une sclérose en plaques. De nombreuses études ont été faites. 1500 personnes meurent par an en France d’hépatite B. Aucune étude n’a pu prouver à ce jour de lien entre cette vaccination et l’apparition de sclérose en plaques. La polémique est donc éteinte. L’intérêt de vacciner un nourrisson est qu’il n’aura besoin que de deux doses de vaccins (contre 3 chez un adulte). La protection faite dans l’enfance sera plus efficace et plus durable. Enfin, il est bon de savoir que dans les hépatites B chroniques, 25% ont été contractées pendant l’enfance. N’hésitez pas à faire vacciner votre enfant.

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Auteur : Docteur Arnault Pfersdorff

Pédiatre depuis plus de 30 ans. le Docteur Arnault Pfersdorff est également le fondateur de pediatre-online.fr , la plate forme de mise en lien avec un pédiatre 365j par an à partir d'un smarthone ou tablette, dans le monde entier.

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