La non scolarisation précoce, on en parle ?

Cette question se pose de plus en plus fréquemment car bien des parents ne sont plus satisfaits de l’école traditionnelle pour leurs enfants.

Et, comme ce qui est obligatoire c’est l’instruction, et non l’école… nous allons voir si le home-schooling, ou l’école à la maison, est une bonne façon de procéder ?

Nous parlons ici de périscolaire, à savoir, une instruction home-made, avant l’entrée à l’école primaire.

Pourquoi choisir de ne pas mettre son Petit Bout à l’école dès la maternelle ?

Si on retire les raisons de « nomadisme » moderne, pour des familles qui partent faire le tour du monde en bateau par exemple, les valeurs mises en avant par les parents ne « scolarisant » pas, sont diverses : programme totalement adapté à son enfant, rythme beaucoup plus calqué sur la chronobiologie, etc.

Le premier point est qu’une instruction à la maison n’est pas irréversible, et si au final, ni votre Pioupiou, ni  vous, ne trouvez le juste équilibre, l’inscription (même en cours d’année) est faisable. Il faut savoir toutefois, que les enseignants sont assez sceptiques sur la « non-école », avant six ans, d’où parfois des complexités pour inscrire Mini à l’école du quartier…

Avant la primaire, une famille déscolarisante n’est pas obligée de procéder à une déclaration. Par contre, tout enfant non scolarisé mais en âge de l’être (donc à six ans révolus), doit être déclaré en mairie ainsi qu’auprès de l’Inspection Académique. De plus, des contrôles pédagogiques sont légaux, tout comme, une visite tous les deux ans, de l’assistante sociale rattachée au service scolaire de votre domicile.

Maintenant que l’aspect légal est présenté, comment mettre en place un programme de travail avec votre enfant ?

Comme nous n’abordons spécifiquement que le cas d’un jeune enfant de moins de six ans, nous ne parlerons pas de lecture, d’écriture ou de mathématiques pures.

Pour apprendre à votre Loulou, il est essentiel de lui expliquer que certains moments de la journée seront dédiés à ses apprentissages. L’idéal – et c’est ce que revendiquent les adeptes et défenseurs de la déscolarisation – est l’apprentissage autonome. C’est-à-dire, votre enfant va apprendre, acquérir des savoirs, quand il est prêt. Quand il sera demandeur. D’où le plus important : l’éveiller à tout !

Inutile surtout avec les 3/6 ans, d’ouvrir un livre et de dire : « Tiens aujourd’hui on apprend à dénombrer « 2 » ! ». Par contre, au cours de la préparation du repas, d’une recette, répondre aux questions de son enfant est bien plus porteur, bien plus impactant ! Car on est dans la réalité, et l’acquisition se matérialise, on a des preuves, on avance dans le concret ! Alors… « Pourquoi l’œuf a une coquille ? », ou bien, « Pourquoi tu coupes le beurre en plusieurs morceaux ? ». Et là, hop, on compte l’air de rien : 1, 2,3 !

C’est certain que cela demande beaucoup de temps et parfois de connaissances un peu pointues. Mais là encore, cette étape est hyper pédagogique ; vous ne savez pas toujours répondre à ses interrogations ? Pas de problème, Google est votre ami, ou bien la bonne vieille encyclopédie des familles ! Et on cherche ensemble, l’enfant se sent investi d’un rôle qui avouons-le, n’existe pas vraiment au sein d’une classe classique…

L’apprentissage par l’expérimentation est souvent ce qui ressort comme méthode valable, pour les enfants scolarisés chez eux. Et pour ça, vous avez une multitude d’idées, de directives et de supports dans les pédagogies Montessori ou Freinet. Et puis, l’enseignement ici est basé sur le ludique, vous puiserez nombre de petits exercices par le biais du bricolage, du coloriage… Ceci développe la motricité, la logique et bien d’autres aptitudes, même chez le plus jeune enfant. Ranger des objets de son quotidien du plus petit au plus grand et en faire découler la notion de « grandeur » ! Mille exemples pourraient être pris pour illustrer ! De lui-même Mini qui découvre le monde, aura besoin de réponse. Et c’est très jeune que s’emmagasine tout le savoir « pratique », comme comprendre pourquoi une forme carrée ne rentre pas dans un moule triangulaire…. Et pas besoin de parler d’angle et d’arête ! L’expérimentation, la manipulation disent « tout », l’essentiel !

Reste la question de la socialisation.

C’est ce que les détracteurs du home-schooling mettent en avant. Pas de panique ! Certes l’école est un excellent lieu pour se confronter à ses pairs, pour découvrir les notions de règle, d’amitié, d’inimitié… Mais on peut très bien rencontrer ces situations ailleurs. Les centres de loisirs, les activités sportives ou artistiques, les associations de parents déscolarisant qui sont un bon soutien pour la famille dans sa globalité. Attention toutefois de bien les choisir, car certaines tournent vite au sectarisme !

L’avantage pour le petit instruit à la maison, est qu’il est plus vite habitué à rencontrer et à échanger avec des adultes aussi bien qu’avec des enfants. Des adultes autres que les membres de sa famille, des animateurs, des professeurs extérieurs, des amis de ses parents… Il est plus rapidement fondu dans la réalité du monde : des petits, des grands, tout un ensemble de gens qui interagissent et qui ne sont pas uniquement des repères d’autorité comme le sont les maîtres et maîtresses d’école…

 

Auteur : Anabelle Martinez

Ex-éducatrice auprès de jeunes enfants, Anabelle Martinez est aujourd'hui rédactrice web chez Semantics et accompagne les entreprises dans le développement de leur présence digitale.

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